Journal de chantier naval thérapeutique n°26

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Journal de chantier naval thérapeutique n°26
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Journal de chantier naval thérapeutique n°26
Journal de chantier naval thérapeutique n°26

‌Bonjour chers lecteurs et chères lectrices. 
Bienvenus dans ce numéro 26 du journal de chantier naval thérapeutique. 
Merci encore à toutes et à tous pour vos soutiens et votre fidélité. 

Ce mardi 1er décembre, le temps est encore une fois dégagé avec un petit vent frais qui couvrira légèrement le ciel au cours de la séance. Le bateau est encore sous bâche et Vincent s'impatiente déjà de démarrer le travail. Pour cette séance, seuls lui et Frédéric employé de l'AIRA sont venus aujourd'hui. Après le rituel de présentation de la séance, nous débâchons DAPHEROD et le ponçage des finitions du pont recommence là où nous l'avions arrêté lors de la séance précédente (cf. journal  N°25). 
Le travail est calme et dynamisant. Il y a peu de bruit car nous travaillons avec de "l'huile de coude" et du papier de verre (grain 100) pour les recoins inaccessibles avec la ponceuse électrique. 
Cette séance me donne l'occasion de faire d'avantage connaissance avec Frédéric. Après m'être libéré de "mon pouvoir d'agir", je me mets à sa portée : lui qui m'a bien cerné, me lance des blagues pour briser la glace afin que je m'exprime simplement. Nous échangeons plus longuement à la pause et entre Vincent, Frédéric et moi-même, les barrières du handicap tombent. Nous parlons d'égal à égal comme si nos vécus pouvaient nourrir la prise de recul et l'ouverture sur notre condition humaine, nos doutes et nos espoirs. En effet derrière, le schéma classique des questions sur l'emploi, la vie sociale, le logement, et la santé, il y a une histoire humaine, un parcours unique et précieux : celui de Frédéric et de tant d'autres plus ou moins anonymes et en situation de handicap qui ne cessent de nous interpeller sur le sens profond de la souffrance mais aussi du bonheur et de la vie. Nous portons la vie et la vie nous porte. Avis à suivre.  
Alors que le froid nous pique le visage, nous reprenons le travail. Frédéric est toujours aussi minutieux, calme et méthodique. Vincent nous observe, me questionne techniquement sur le travail. Vincent est aussi un vrai professionnel de la santé mentale. Il sait "faire avec". Je l'ai connu au CESAME en 2008. Chacun sur le chantier travaille en sécurité. Les paroles sont pesées et bienveillantes. Le sens thérapeutique du chantier prend ici tout son sens : CREER DU LIEN au travers d'un travail d'équipe et manuel. Si le travail semble simple et répétitif, c'est pour mieux être sensibiliser aux valeurs et aux qualités humaines que nous, patients marins, devons développer pour mener à bien ce chantier. En effet, ce chantier demande de l'assiduité, de la confiance et de l'estime mutuelles, de la concentration, de la patience et de l'espoir. Le travail manuel, si modeste soit-il, permet à chacun de trouver un espace personnel de réhabilitation qui se concrétise dans les liens thérapeutiques voire amicaux entre soignants et soignés.  
Il est 15h35, Vincent et Frédéric doivent repartir. Ils m'aident à ranger les outils. Leur camionnette s'éloigne et je reste seul, le cœur léger devant DAPHEROD rebâché jusqu'à mardi après-midi 8 décembre prochain. 
Nous démarrons le mois de décembre 2020 et depuis juin dernier, les cieux et les dieux ont été très cléments pour le travail en extérieur de restauration de DAPHEROD. Oui, ce projet, issu de mon parcours personnel et professionnel a grandit comme une graine tombée en bonne terre, mais DAPHEROD, cet EDEL 2 de 1967, attend toujours un local pour remettre en état sa dérive lestée, ses aménagements et peintures intérieures et extérieures. Merci de nous indiquer si possible un local, un ancien garage, un entrepôt pour travailler à l'abri, dès janvier 2021.  
Encore merci pour vos appréciations, vos secrètes pensées affectueuses et vos soutiens financiers. Merci à l'ADAPEI d'Avrillé qui en toute discrétion restaure les coussins intérieurs. Merci à Siel Bleu qui communique largement dans son réseau. Merci aux pensionnaires du relais Farman. Merci à la direction du CESAME et ses cadres de service qui nous font confiance. Et merci aux nombreux donateurs qui alimentent depuis de nombreuses semaines la cagnotte pour financer les travaux et mon salaire. 

Bon vent et bonnes voiles à toutes et à tous vers Noël et 2021.

Bernard de Véricourt, chef de projet chantier naval thérapeutique

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Chantier thérapeutique - La voile bleue (helloasso.com)

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